Jouer son rôle

Un patient se retrouve sans son médicament anticancéreux par voie orale durant neuf mois. Que s’est-il passé ?

Un patient âgé, sous pilulier, doit commencer une thérapie anticancéreuse par voie orale pour le traitement d’un cancer. À la réception de la prescription de Zytiga®, son pharmacien lui remet l’équivalent d’un premier mois de traitement dans une fiole. 

La situation devient réellement problématique au moment des services subséquents. D’un côté, le patient n’a pas demandé de renouveler le médicament dans les semaines suivantes. Quant à l’équipe du laboratoire, aucun suivi n’a été fait auprès du patient, soit pour proposer d’inclure le médicament au pilulier ou pour connaître la raison pour laquelle il n’a pas renouvelé sa prescription. Le patient croyait de son côté que son médicament était inclus dans son pilulier. Cet imbroglio a eu comme conséquence que le patient n’a pas reçu son traitement contre le cancer pendant neuf mois.

Au moment d’un rendez-vous de suivi, l’oncologue qui veut augmenter la dose découvre l’omission. Lorsqu’il a tenté de comprendre pourquoi le patient n’avait pas reçu son médicament, le pharmacien lui a expliqué que de son point de vue, il était de la responsabilité du patient de demander le renouvellement de toutes ses ordonnances.

Conseil pratique :

L’ajout d’un médicament est un moment opportun pour obtenir de l’information supplémentaire pour mieux connaître votre patient, soit ses problèmes de santé, son degré d’autonomie et ses besoins afin d’adapter les soins et services pharmaceutiques en conséquence, notamment en planifiant un suivi plus rigoureux avec lui. 

D’autre part, comme un problème d’adhésion à la thérapie peut avoir des conséquences importantes sur l’efficacité du traitement, le pharmacien doit veiller à ce que le patient suive sa thérapie et intervenir le cas échéant.  

Ce conseil pratique a été approuvé par l’Ordre des pharmaciens du Québec.